Lamort n'est rien, je suis simplement passé dans la pièce d'à côté. Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné, parlez-moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
La mort n'est rien. Je suis simplement passé dans la pièce à côté. Je suis moi, tu es toi. Ce que nous étions l'un pour l'autre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu m'as toujours donné. Parle-moi comme tu l'as toujours fait. N'emploie pas de ton différent, ne prends pas un air solennel ou triste. Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Prie, souris, pense à moi, prie pour moi. Que mon nom soit toujours prononcé à la maison comme il l'a toujours été. Sans emphase d'aucune sorte, sans trace d'ombre. La vie signifie ce qu'elle a toujours signifié. Elle est ce qu'elle a toujours été. Le fil n'est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de ta pensée simplement parce que je suis hors de ta vue ? Je t'attends. Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin. Tu vois, tout est bien. souvent attribué à Charles Péguy mais plus probablement de Henry Scott Holland 1847-1918 Canon of St. Paul’s Cathedral
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La mort nest rien La mort nest rien, je suis simplement passé dans la pièce à suis moi, vous êtes que nous étions les uns pour les autres,Nous le sommes le nom que vous mavez toujours donné,Parlez-moi comme vous lavez toujours fait,Nemployez pas un ton solennel ou triste,Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble,Priez, souriez, pensez à moi,Que mon nom soit prononcé comme il la toujours été,Sans emphase daucune sorte, sans trace dombre,La vie signifie tout ce quelle a toujours signifié,Elle est ce quelle a toujours fil nest pas coupé,Simplement parce que je suis hors de votre vous attends. Je ne suis pas de lautre côté du voyez tout est bien. [Charles Péguy] Très beau Les chemins sont bien parallèles... juste que parfois, il y en a des entitésqui prennent trop de place et empiètent sur notre chemin. J'aime
Lamort n'est rien L a mort n'est rien, je suis seulement passé, dans la pièce à côté. J e suis moi. Vous êtes vous. Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours. D onnez-moi le nom que vous
A l'occasion du centenaire de la mort de Péguy, le père Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé nous introduit à sa thèse dans laquelle il souligne la modernité théologique du grand écrivain français et la place centrale de l'incarnation dans son œuvre. Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé Charles Péguy est mort le 5 septembre 1914, à la veille de la bataille de la Marne. Un siècle plus tard, son œuvre littéraire, philosophique et théologique intrigue, provoque, nourrit tous ceux qui prennent la peine de le lire à pleine page. Théologien de l’incarnation rédemptrice, mémorialiste de la Chrétienté, modèle du chrétien engagé, homme de prière et d’action, son parcours intellectuel et spirituel manifeste une étonnante fidélité à la grâce et à la vérité du christianisme. Si Charles Péguy a beaucoup médité sur le mystère du salut, il a toujours eu en même temps une intelligence très vive de la création et de l’œuvre de restauration que Jésus réalise. Le salut, ce n’est rien d’autre que l’expression même de la compassion de Dieu à l’égard de sa créature, marquée par la loi du péché et de la mort. Charles Péguy garde de ses années de combat dans le socialisme une volonté très ferme de lutter contre la misère humaine, parce que celle-ci dégrade l’homme. D’origine sociale très humble il est orphelin de père et sa mère et sa grand-mère rempaillaient des chaises pour survivre, dans les faubourgs d’Orléans, il s’est toujours montré solidaire des plus pauvres et des malheureux. Dans sa première Jeanne d’Arc, écrit alors qu’il avait perdu la foi et semblait très éloigné de l’Eglise, il met sur les lèvres de son héroïne cette prière impressionnante s’il faut, pour sauver de la flamme éternelle les corps des morts damnés s’affolant de souffrance, Abandonner mon corps à la flamme éternelle, Mon Dieu, donnez mon corps à la flamme éternelle ; Et s’il faut, pour sauver de l’Absence éternelle Les âmes des damnés s’affolant de l’Absence, Abandonner mon âme à l’Absence éternelle, Que mon âme s’en aille en l’Absence éternelle ». Une fois revenu à la foi, Péguy trouvera dans le mystère de la communion des saints cette grande réalité de la solidarité efficace de tous les chrétiens effectifs ou en devenir entre eux, par le moyen d’une charité active qui bénéficie à tous. Au centre de sa contemplation, nous trouvons donc le mystère du Dieu fait homme, de l’insertion du divin dans l’histoire humaine, un événement qui renverse le cours des choses qui naturellement vont vers leur vieillissement et leur disparition et qui sauve la totalité de la création L’incarnation n’est qu’un cas culminant, plus qu’éminent, suprême, un cas limite, un suprême ramassement en un point de cette perpétuelle inscription, de cette toute mystérieuse insertion de l’éternel dans le temporel, du spirituel dans le charnel qui est le gond, qui est cardinale, qui est, qui fait l’articulation même […] de toute création du monde et de l’homme ». L’incarnation élève la nature humaine bien au-dessus de sa condition première. Jésus s’insère dans la totalité de l’histoire des hommes et des civilisations. C’est ce qu’il décrit dans les deux mille huit cents quatrains de son grand poème Eve 1913. Mais cet événement concerne aussi chaque homme dans son irréductible originalité Ainsi l’enfant dormait au fond du premier somme. / Il allait commencer l’immense événement. / Il allait commencer l’immense avènement, / L’avènement de Dieu dans le cœur de tout homme /. » Pour permettre cette rencontre de tout homme avec son Sauveur, Jésus a choisi la vie la plus humble, la plus ordinaire qui soit, une vie de famille banale. Voilà la raison et la signification spirituelle des trente années de vie cachée du Christ Il est pourtant notoire, il est considérable que c’est cette vie de famille, si décriée, si honnie, et l’attention de nos chrétiens devrait bien un peu se porter là -dessus, il est considérable que ce soit cette vie de famille, si de toutes parts engagée dans le siècle, que Jésus ait choisie, qu’il ait élue entre toutes pour la vivre, qu’il ait effectivement, qu’il ait réellement, qu’il ait historiquement vécue pendant les trente premières de son existence terrestre. » Par le mystère de l’incarnation, nous sommes définitivement unis à Jésus, unis à Dieu Jésus est du même monde que le dernier des pécheurs ; et le dernier des pécheurs est du même monde que Jésus. C’est une communion. C’est même proprement cela qui est une communion. Et à parler vrai ou plutôt à parler réel il n’y a point d’autre communion que d’être du même monde. » C’est la prière et les sacrements qui nourrissent cette solidarité de chaque baptisé avec son Dieu et Seigneur Jésus-Christ. De cette prière et de ces sacrements jaillit la grâce, c’est-à -dire une nouveauté dans le cœur de l’homme qui fait de lui un être promis à la résurrection et à la vie éternelle. C’est aussi la grâce qui donne à l’homme de donner un témoignage étonnant à la face du monde de la liberté chrétienne comme affranchissement de la crainte de la mort et de la tristesse du péché. Quand on a compris cela, quand on a saisi l’irréductible originalité de la vocation chrétienne dans un monde sécularisé, quand on vit vraiment du mystère de la grâce, alors on est au cœur de l’Evangélisation et de la mission de salut de l’Eglise. Mais cette mission ne va pas sans une authentique et quotidienne fidélité. C’est le constat que Charles Péguy faisait au soir de sa vie Ce n’est peut-être pas de l’orgueil. Que de constater autour de nous. Qu’assaillis de toutes parts, éprouvés de toutes parts, nullement ébranlés nos constances modernes, nos fidélités modernes, nos créances modernes, chronologiquement modernes, isolés dans ce monde moderne, battues dans tout un monde, inlassablement assaillies, infatigablement battues, inépuisablement battues des flots et des tempêtes, toujours debout, seules dans tout un monde, debout dans toute une mer inépuisablement démontée, seules dans toute une mer, intactes, entières, jamais, nullement ébranlées, jamais, nullement, ébréchées, jamais, nullement entamées, finissent par faire, par constituer, par élever un beau monument à la face de Dieu. A la gloire de Dieu ». D’où aussi la lucidité du chrétien face à une civilisation qui s’est construite contre Dieu et qui rend ses participants de plus en plus indifférents, voire hostiles aux grandes questions du salut et de la destinée du genre humain. L’Ancien Régime, qui a donné le spectacle de bien des abus, n’a jamais été le règne de l’argent. Mais le monde moderne, la nouvelle humanité a réalisé ce prodige toutes les puissances spirituelles ont été refoulées, ainsi que toutes les autres puissances matérielles. Il ne reste que l’argent qui se dresse, désormais, seul face à Dieu Pour la première fois dans l’histoire du monde l’argent est maître sans limitation ni mesure. Pour la première fois dans l’histoire du monde l’argent est seul face à l’esprit. Et même il est seul en face des autres matières. Pour la première fois dans l’histoire du monde l’argent est seul devant Dieu ». Les conséquences pour l’humanité sont évidentes on ne considère plus, dans le travail humain, que sa valeur marchande. La civilisation nouvelle en vient à n’estimer que ce qu’elle produit, et par là , elle s’adore elle-même. Le monde moderne ne croit en rien. Il faut maintenant préciser, il ne croit qu’en lui Parlant au contraire l’un des plus fermes langages qu’il y ait au monde, et l’un des plus précis, qui est précisément ce langage de la théologie, nous montrerons, nous constaterons que […] ce siècle qui se dit athée ne l’est point. Il est autothée, ce qui est un bien joli mot, et bien de son temps. Il s’est littéralement fait son propre Dieu, et sur ce point il a une croyance ferme. Il y était conduit d’ailleurs inévitablement. » Pour Péguy, il est désormais clair que l’argent est l’antéchrist, le maître partout présent du monde moderne. Cette idolâtrie est le signe ultime d’une nouvelle barbarie. La solidité de la doctrine de Péguy, sa docilité à l’égard de la grande Tradition ecclésiale, dont il est l’écho fidèle et l’interprète original, sa fidélité au donné révélé, la cohérence de sa pensée théologique font de lui un témoin insigne de la vérité évangélique qui s’adresse à tous les hommes de bonne volonté. Héritier de la grâce, il prend sa place parmi ceux qui ont reçu mission d’ouvrir les richesses de l’Eglise aux pauvres et aux petits, à ce peuple immense dont il est lui-même issu. Au service de la foi des fidèles du Christ, il manifeste par toute son œuvre la grandeur de la vocation de l’homme. Péguy travaille pour la génération qui doit venir Elle est trop vivante pour ne pas se réintégrer, au bout d’une génération, dans l’organique. C’est une race libre qui a la liberté chevillée au cœur ». C’est un peuple jeune qui a besoin de chefs jeunes, que le monde moderne est incapable de lui donner C’est aller au-devant de la défaite, c’est vouloir délibérément la défaite et la capitulation que de mettre ou de laisser aux plus hauts postes de commandement, aux plus hautes situations de gouvernement des hommes qui ont dans la moelle même le goût et l’instinct et l’habitude invétérée de la défaite et de la capitulation. » C’est au service de cette jeunesse d’espérance que Péguy met toutes les ressources de son style, de son intelligence et de sa mystique. Il n’en demeure pas moins que sa connaissance du christianisme, ou, pour mieux dire, son intelligence du fait chrétien, défie les explications enfermées dans l’horizon étriqué du rationalisme historique. Son œuvre prise en son entier, pour qui la considère avec honnêteté et patience, est une illustration impressionnante de ses propres analyses sur le génie et la grâce. Fils de la modernité, Péguy a offert au jeu de la grâce toutes les ressources de sa personnalité intellectuelle et spirituelle. Cet engagement total est la dernière réponse, la réponse définitive, à la fois implacable et magnanime, au parti intellectuel, au monde moderne. Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé Pour acheter le livre de Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé Charles Péguy et la modernité
Lamort n'est rien De Charles Péguy, d'après un texte de Saint Augustin La mort n’est rien Je suis simplement passé dans la pièce à côté. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous étions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu m’as toujours donné. Parle-moi comme tu l’as toujours fait. N’emploie pas de ton différent. Ne prends pas un air solennel ou
Étoile du seul Nord dans votre bâtiment. Ce qui partout ailleurs est de dispersion N’est ici que l’effet d’un beau rassemblement. Ce qui partout ailleurs est un démembrement N’est ici que cortège et que procession. Ce qui partout ailleurs demande un examen N’est ici que l’effet d’une pauvre jeunesse. Ce qui partout ailleurs demande un lendemain N’est ici que l’effet de soudaine faiblesse. Ce qui partout ailleurs demande un parchemin N’est ici que l’effet d’une pauvre tendresse. Ce qui partout ailleurs demande un tour de main N’est ici que l’effet d’une humble maladresse. Ce qui partout ailleurs est un détraquement N’est ici que justesse et que déclinaison. Ce qui partout ailleurs est un baraquement N’est ici qu’une épaisse et durable maison. Ce qui partout ailleurs est la guerre et la paix N’est ici que défaite et que reddition. Ce qui partout ailleurs est de sédition N’est ici qu’un beau peuple et dès épis épais. Ce qui partout ailleurs est une immense armée Avec ses trains de vivre et ses encombrements, Et ses trains de bagage et ses retardements, N’est ici que décence et bonne renommée. Ce qui partout ailleurs est un effondrement N’est ici qu’une lente et courbe inclinaison. Ce qui partout ailleurs est de comparaison Est ici sans pareil et sans redoublement. Ce qui partout ailleurs est un accablement N’est ici que l’effet de pauvre obéissance. Ce qui partout ailleurs est un grand parlement N’est ici que l’effet de la seule audience. Ce qui partout ailleurs est un encadrement N’est ici qu’un candide et calme reposoir. Ce qui partout ailleurs est un ajournement N’est ici que l’oubli du matin et du soir. Les matins sont partis vers les temps révolus, Et les soirs partiront vers le soir éternel, Et les jours entreront dans un jour solennel, Et les fils deviendront des hommes résolus. Les âges rentreront dans un âge absolu, Les fils retourneront vers le seuil paternel Et raviront de force et l’amour fraternel Et l’antique héritage et le bien dévolu. Voici le lieu du monde où tout devient enfant, Et surtout ce vieil homme avec sa barbe grise, Et ses cheveux mêlés au souffle de la brise, Et son regard modeste et jadis triomphant. Voici le lieu du monde où tout devient novice, Et cette vieille tête et ses lanternements, Et ces deux bras raidis dans les gouvernements, Le seul coin de la terre où tout devient complice, Et même ce grand sot qui faisait le malin, C’est votre serviteur, ô première servante, Et qui tournait en rond dans une orbe savante, Et qui portait de l’eau dans le bief du moulin. Ce qui partout ailleurs est un arrachement N’est ici que la fleur de la jeune saison. Ce qui partout ailleurs est un retranchement N’est ici qu’un soleil au ras de l’horizon. Ce qui partout ailleurs est un dur labourage N’est ici que récolte et dessaisissement. Ce qui partout ailleurs est le déclin d’un âge N’est ici qu’un candide et cher vieillissement. Ce qui partout ailleurs est une résistance N’est ici que de suite et d’accompagnement ; Ce qui partout ailleurs est un prosternement N’est ici qu’une douce et longue obéissance. Ce qui partout ailleurs est règle de contrainte N’est ici que déclenche et qu’abandonnement ; Ce qui partout ailleurs est une dure astreinte N’est ici que faiblesse et que soulèvement. Ce qui partout ailleurs est règle de conduite N’est ici que bonheur et que renforcement ; Ce qui partout ailleurs est épargne produite N’est ici qu’un honneur et qu’un grave serment. Ce qui partout ailleurs est une courbature N’est ici que la fleur de la jeune oraison ; Ce qui partout ailleurs est la lourde armature N’est ici que la laine et la blanche toison. Ce qui partout ailleurs serait un tour de force N’est ici que simplesse et que délassement ; Ce qui partout ailleurs est la rugueuse écorce N’est ici que la sève et les pleurs du sarment Ce qui partout ailleurs est une longue usure N’est ici que renfort et que recroissement ; Ce qui partout ailleurs est bouleversement N’est ici que le jour de la bonne aventure. Ce qui partout ailleurs se tient sur la réserve N’est ici qu’abondance et que dépassement ; Ce qui partout ailleurs se gagne et se conserve N’est ici que dépense et que désistement. Ce qui partout ailleurs se tient sur la défense N’est ici que liesse et démantèlement ; Et l’oubli de l’injure et l’oubli de l’offense N’est ici que paresse et que bannissement. Ce qui partout ailleurs est une liaison N’est ici qu’un fidèle et noble attachement ; Ce qui partout ailleurs est un encerclement N’est ici qu’un passant dedans votre maison. Ce qui partout ailleurs est une obédience N’est ici qu’une gerbe au temps de fauchaison ; Ce qui partout ailleurs se fait par surveillance N’est ici qu’un beau foin au temps de fenaison. Ce qui partout ailleurs est une forcerie N’est ici que la plante à même le jardin ; Ce qui partout ailleurs est une gagerie N’est ici que le seuil à même le gradin. Ce qui partout ailleurs est une rétorsion N’est ici que détente et que désarmement ; Ce qui partout ailleurs est une contraction N’est ici qu’un muet et calme engagement. Ce qui partout ailleurs est un bien périssable N’est ici qu’un tranquille et bref dégagement ; Ce qui partout ailleurs est un rengorgement N’est ici qu’une rose et des pas sur le sable. Ce qui partout ailleurs est un efforcement N’est ici que la fleur de la jeune raison ; Ce qui partout ailleurs est un redressement N’est ici que la pente et le pli du gazon. Ce qui partout ailleurs est une écorcherie N’est ici qu’un modeste et beau dévêtement ; Ce qui partout ailleurs est une affouillerie N’est ici qu’un durable et sûr dépouillement. Ce qui partout ailleurs est un raidissement N’est ici qu’une souple et candide fontaine ; Ce qui partout ailleurs est une illustre peine N’est ici qu’un profond et pur jaillissement. Ce qui partout ailleurs se querelle et se prend N’est ici qu’un beau fleuve aux confins de sa source, Ô reine et c’est ici que toute âme se rend Comme un jeune guerrier retombé dans sa course. Ce qui partout ailleurs est la route gravie, Ô reine qui régnez dans votre illustre cour, Étoile du matin, reine du dernier jour, Ce qui partout ailleurs est la table servie, Ce qui partout ailleurs est la route suivie N’est ici qu’un paisible et fort détachement, Et dans un calme temple et loin d’un plat tourment L’attente d’une mort plus vivante que vie. II. Prière de demande Nous ne demandons pas que le grain sous la meule Soit jamais replacé dans le cœur de l’épi, Nous ne demandons pas que l’âme errante et seule Soit jamais reposée en un jardin fleuri. Nous ne demandons pas que la grappe écrasée Soit jamais replacée au fronton de la treille, Et que le lourd frelon et que la jeune abeille Y reviennent jamais se gorger de rosée. Nous ne demandons pas que la rose vermeille Soit jamais replacée aux cerceaux du rosier, Et que le paneton et la lourde corbeille Retourne vers le fleuve et redevienne osier. Nous ne demandons pas que cette page écrite Soit jamais effacée au livre de mémoire, Et que le lourd soupçon et que la jeune histoire Vienne remémorer cette peine prescrite. Nous ne demandons pas que la tige ployée Soit jamais redressée au livre de nature, Et que le lourd bourgeon et la jeune nervure Perce jamais l’écorce et soit redéployée. Nous ne demandons pas que le rameau broyé Reverdisse jamais au livre de la grâce, Et que le lourd surgeon et que la jeune race Rejaillisse jamais de l’arbre foudroyé. Nous ne demandons pas que la branche effeuillée Se tourne jamais plus vers un jeune printemps, Et que la lourde sève et que le jeune temps Sauve une cime au moins dans la forêt noyée. Nous ne demandons pas que le pli de la nappe Soit effacé devant que revienne le maître, Et que votre servante et qu’un malheureux être Soient libérés jamais de cette lourde chape. Nous ne demandons pas que cette auguste table Soit jamais resservie, à moins que pour un Dieu, Mais nous n’espérons pas que le grand connétable Chauffe deux fois ses mains vers un si maigre feu. Nous ne demandons pas qu’une âme fourvoyée Soit jamais replacée au chemin du bonheur. Ô reine il nous suffit d’avoir gardé l’honneur Et nous ne voulons pas qu’une aide apitoyée Nous remette jamais au chemin de plaisance, Et nous ne voulons pas qu’une amour soudoyée Nous remette jamais au chemin d’allégeance, Ô seul gouvernement d’une âme guerroyée, Régente de la mer et de l’illustre port Nous ne demandons rien dans ces amendements Reine que de garder sous vos commandements Une fidélité plus forte que la mort. III. Prière de confidence Nous ne demandons pas que cette belle nappe Soit jamais repliée aux rayons de l’armoire, Nous ne demandons pas qu’un pli de la mémoire Soit jamais effacé de cette lourde chape. Maîtresse de la voie et du raccordement, Ô miroir de justice et de justesse d’âme, Vous seule vous savez, ô grande notre Dame, Ce que c’est que la halte et le recueillement. Maîtresse de la race et du recroisement, Ô temple de sagesse et de jurisprudence, Vous seule connaissez, ô sévère prudence, Ce que c’est que le juge et le balancement. Quand il fallut s’asseoir à la croix des deux routes Et choisir le regret d’avecque le remords, Quand il fallut s’asseoir au coin des doubles sorts Et fixer le regard sur la clef des deux voûtes, Vous seule vous savez, maîtresse du secret, Que l’un des deux chemins allait en contre-bas, Vous connaissez celui que choisirent nos pas, Comme on choisit un cèdre et le bois d’un coffret. Et non point par vertu car nous n’en avons guère, Et non point par devoir car nous ne l’aimons pas, Mais comme un charpentier s’arme de son compas, Par besoin de nous mettre au centre de misère, Et pour bien nous placer dans l’axe de détresse, Et par ce besoin sourd d’être plus malheureux, Et d’aller au plus dur et de souffrir plus creux, Et de prendre le mal dans sa pleine justesse. Par ce vieux tour de main, par cette même adresse, Qui ne servira plus à courir le bonheur, Puissions-nous, ô régente, au moins tenir l’honneur, Et lui garder lui seul notre pauvre tendresse. IV. Prière de report Nous avons gouverné de si vastes royaumes, Ô régente des rois et des gouvernements, Nous avons tant couché dans la paille et les chaumes, Régente des grands gueux et des soulèvements. Nous n’avons plus de goût pour les grands majordomes, Régente du pouvoir et des renversements, Nous n’avons plus de goût pour les chambardements, Régente des frontons, des palais et des dômes. Nous avons combattu de si ferventes guerres Par-devant le Seigneur et le Dieu des armées, Nous avons parcouru de si mouvantes terres, Nous nous sommes acquis si hautes renommées. Nous n’avons plus de goût pour le métier des armes, Reine des grandes paix et des désarmements, Nous n’avons plus de goût pour le métier des larmes, Reine des sept douleurs et des sept sacrements. Nous avons gouverné de si vastes provinces, Régente des préfets et des procurateurs, Nous avons lanterné sous tant d’augustes princes, Reine des tableaux peints et des deux donateurs. Nous n’avons plus de goût pour les départements, Ni pour la préfecture et pour la capitale, Nous n’avons plus de goût pour les embarquements, Nous ne respirons plus vers la terre natale, Nous avons encouru de si hautes fortunes, Ô clef du seul honneur qui ne périra point, Nous avons dépouillé de si basses rancunes, Reine du témoignage et du double témoin. Nous n’avons plus de goût pour les forfanteries, Maîtresse de sagesse et de silence et d’ombre, Nous n’avons plus de goût pour les argenteries, Ô clef du seul trésor et d’un bonheur sans nombre. Nous en avons tant vu, dame de pauvreté, Nous n’avons plus de goût pour de nouveaux regards, Nous en avons tant fait, temple de pureté, Nous n’avons plus de goût pour de nouveaux hasards. Nous avons tant péché, refuge du pécheur, Nous n’avons plus de goût pour les atermoiements, Nous avons tant cherché, miracle de candeur, Nous n’avons plus de goût pour les enseignements. Nous avons tant appris dans les maisons d’école, Nous ne savons plus rien que vos commandements. Nous avons tant failli par l’acte et la parole, Nous ne savons plus rien que nos amendements. Nous sommes ces soldats qui grognaient par le monde, Mais qui marchaient toujours et n’ont jamais plié, Nous sommes cette Église et ce faisceau lié, Nous sommes cette race internelle et profonde. Nous ne demandons plus de ces biens périssables, Nous ne demandons plus vos grâces de bonheur, Nous ne demandons plus que vos grâces d’honneur, Nous ne bâtirons plus nos maisons sur ces sables. Nous ne savons plus rien de ce qu’on nous a lu, Nous ne savons plus rien de ce qu’on nous a dit. Nous ne connaissons plus qu’un éternel édit, Nous ne savons plus rien que votre ordre absolu. Nous en avons trop pris, nous sommes résolus. Nous ne voulons plus rien que par obéissance, Et rester sous les coups d’une auguste puissance, Miroir des temps futurs et des temps révolus. S’il est permis pourtant que celui qui n’a rien Puisse un jour disposer, et léguer quelque chose, S’il n’est pas défendu, mystérieuse rose, Que celui qui n’a pas reporte un jour son bien ; S’il est permis au gueux de faire un testament, Et de léguer l’asile et la paille et le chaume, S’il est permis au roi de léguer le royaume, Et si le grand dauphin prête un nouveau serment ; S’il est admis pourtant que celui qui doit tout Se fasse ouvrir un compte et porter un crédit, Si le virement tourne et n’est pas interdit, Nous ne demandons rien, nous irons jusqu’au bout. Si donc il est admis qu’un humble débiteur Puisse élever la voix pour ce qui n’est pas dû, S’il peut toucher un prix quand il n’a pas vendu, Et faire balancer par solde créditeur ; Nous qui n’avons connu que vos grâces de guerre Et vos grâces de deuil et vos grâces de peine, Et vos grâces de joie, et cette lourde plaine, Et le cheminement des grâces de misère ; Et la procession des grâces de détresse, Et les champs labourés et les sentiers battus, Et les cœurs lacérés et les reins courbatus, Nous ne demandons rien, vigilante maîtresse. Nous qui n’avons connu que votre adversité, Mais qu’elle soit bénie, ô temple de sagesse, Ô veuillez reporter, merveille de largesse, Vos grâces de bonheur et de prospérité. Veuillez les reposer sur quatre jeunes têtes, Vos grâces de douceur et de consentement, Et tresser pour ces fronts, reine du pur froment, Quelques épis cueillis dans la moisson des fêtes. V. Prière de déférence Tant d’amis détournés de ce cœur solitaire N’ont point lassé l’amour ni la fidélité ; Tant de dérobement et de mobilité N’ont point découragé ce cœur involontaire. Tant de coups de fortune et de coups de misère N’ont point sonné le jour de la fragilité ; Tant de malendurance et de brutalité N’ont point laïcisé ce cœur sacramentaire. Tant de fausse créance et tant de faux mystère N’ont point lassé la foi ni la docilité ; Tant de renoncements n’ont point débilité Le sang du rouge cœur et le sang de l’artère. Pourtant s’il faut ce jour dresser un inventaire Que la mort devait seule et conclure et sceller ; S’il faut redécouvrir ce qu’il fallait celer ; Et s’il faut devenir son propre secrétaire ; S’il faut s’instituer et son propre notaire Et son propre greffier et son double témoin, Et mettre le paraphe après le dernier point, Et frapper sur le sceau le chiffre signataire ; S’il faut fermer la clause et lier le contrat, Et découper l’article avec le paragraphe, Et creuser dans la pierre et graver l’épigraphe, S’il faut s’instituer recteur et magistrat ; S’il faut articuler ce nouveau répertoire Sans nulle exception et sans atermoiement, Et sans transcription et sans transbordement, Et sans transgression et sans échappatoire ; S’il faut sur ces débris dresser un nouveau code, Et sur ces châtiments dresser un nouveau roi, Et planter l’appareil d’une dernière loi, Sans nul événement et sans nul épisode Nul ne passera plus le seuil de ce désert Qui ne vous soit féal et ne vous soit fidèle, Et nul ne passera dans cette citadelle Qui n’ait donné le mot qu’on donne à mot couvert. Nul ne visitera ce temple de mémoire, Ce temple de mémoire et ce temple d’oubli, Et cette gratitude et ce destin rempli, Et ces regrets pliés aux rayons de l’armoire. Nul ne visitera ce cœur enseveli Qui ne se soit rangé dessous votre conduite Et ne se soit perdu dans votre auguste suite Comme une voix se perd dans un chœur accompli. Et nulle n’entrera dans cette solitude Qui ne vous soit sujette et ne vous soit servante Et ne vous soit seconde et ne vous soit suivante, Et nulle n’entrera dans cette servitude, Et nul ne franchira le seuil de ce palais, Et la porte centrale et le parvis de marbre, Et la vasque et la source et le pourpris et l’arbre, Qui ne soit votre esclave et l’un de vos valets. Et nul ne passera dans cette plénitude Qui ne soit votre fils et votre serviteur, Comme il est votre serf et votre débiteur, Et nul ne passera dans cette quiétude, Pour l’amour le plus pur et le plus salutaire Et le retranchement et le même regret, Et nul ne passera le seuil de ce secret Pour l’amour le plus dur et le plus statutaire, Et l’amour le plus mûr et le plus plein de peine, Et le plus plein de deuil et le plus plein de larmes, Et le plus plein de guerre et le plus plein d’alarmes, Et le plus plein de mort au seuil de cette plaine. Et pour le plus gonflé du plus ancien sanglot, Et pour le plus vidé de la vieille amertume, Et pour le plus lavé de la plus basse écume, Et pour le plus gorgé du plus antique flot. Et pour le plus pareil à cette lourde grappe, Et pour le plus astreint aux treilles de ce mur, Et pour le plus contraint comme pour le plus sûr, Et pour le plus pareil à ce pli de la nappe. Et nul ne passera dans cette certitude, Pour l’amer souvenir et le regret plus doux, Et le morne avenir et l’éternel remous Des vagues de silence et de sollicitude. Et nul ne franchira le seuil de cette tombe, Pour un culte éternel encor que périssable, Et le profond remous de ces vagues de sable Où le pied du silence à chaque pas retombe, Qui ne soit incliné vers vos sacrés genoux Et ne soit sous vos pieds comme un chemin de feuille, Et ne consente et laisse et ne prétende et veuille, De l’épaisseur d’un monde être aimé moins que vous. 1913
HenryScott Holland (né le 27 janvier 1847 et mort le 17 mars 1918) est un théologien et écrivain britannique, Regius Professor of Divinity à l'Université d'Oxford.Il est également chanoine de
"Jésus est mon Tout en Tout"Neuvaine à a bienheureuse Teresa de CalcuttaA prier chaque jour de la neuvaineBienheureuse Teresa de Calcutta,tu as permis à l'amour assoiffé de Jésus sur la croixde devenir une flamme vivante en toi,et ainsi tu es devenue la lumièrede Son amour pour du Cœur de Jésus...Mentionner ici l'intention pour laquelle on prieApprends-moi à permettre à Jésus de pénétrer et de possédertout mon être si complètement,que ma vie aussi puisse rayonner Sa lumière et Son amour sur les immaculé de Marie, Cause de notre joie,prie pour Teresa de Calcutta, prie pour moi.
cest la 35ème fois que je regarde ce film. je connais quasiment toutes les répliques par cœur. et cette fois Par Anonyme, le 04.07.2021 est-ce possible d'avoir une copie de la roue de médecine de meilleur résolution pour que l'on puisse lire le t Par Gérald Ostiguy, le 27.03.2020 ho oui Par Anonyme, le 24.09.2019 bravo a kevin richardson
La mort n’est rien, je suis seulement passée, dans la pièce à côté. Je suis moi. Vous êtes vous. Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné, parlez-moi comme vous l’avez toujours fait. N’employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez à moi, Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre. La vie signifie tout ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de vos pensées, simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin. * Poème lu non sans émotion par ma nièce Cosette », avant ou après, je ne sais plus, le petit texte de Pulchérie qui viendra très bientôt.
Extrait: « Le texte intitulé « La mort n’est rien » est souvent lu lors d’obsèques. C’était ainsi le cas lors des funérailles de la comédienne Annie Girardot, le 4 mars. La plupart des gens pensent que ce texte a été écrit par Charles Péguy, ce qui n’est en fait pas le cas » . Charles Péguy n’aurait donc pas écrit « La mort n’est rien ; je suis seulement passé
Texte de Charles PEGUY La mort n’est suis seulement passé de l’autre suis moi, vous êtes que nous étions les uns pour les autres, nous le sommes le nom que vous m’avez toujours donné, parlez-moi comme vous l’avez toujours pas un ton solennel ou à rire de ce qui nous faisait rire souriez, pensez à moi, priez pour mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ vie signifie ce qu’elle a toujours signifié, elle est ce qu’elle a toujours fil n’est pas serais-je hors de votre pensée simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je vous attends, je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin. Vous voyez, tout est bien. » Charles Péguy
Attribuéeà tort à Charles Péguy, d’après un texte de Saint Augustin, voici la version originale de ce texte enterrement inspirant. Voici la version originale en anglais La mort n’est rien. Je suis
Le poète et essayiste, mort il y a plus de cent ans, ne fut pas seulement un brillant styliste. Il fut aussi et surtout un socialiste intransigeant, un critique farouche du progrès et du scientisme. Conspuant un monde perverti par l’argent et des hommes qui se prennent pour Dieu, sa pensée mystique résonne avec notre époque, à l’heure où les technoprophètes entendent imposer leur approche algorithmique de la vie, et refonder ni plus ni moins la nature humaine. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais, en France, tout le monde est péguyste ! » Impossible de contredire Matthieu Giroux, rédacteur en chef de la revue littéraire Philitt l’écrivain a ceci de particulier qu’il suscite l’admiration de personnalités issues d’horizons et de traditions politiques divers, voire franchement antagonistes. Et ce ne sont pas de faux péguystes, ajoute le journaliste, auteur du livre Charles Péguy, un enfant contre le monde moderne Éditions Première Partie, 2018. Vous avez Alain Finkielkraut, le péguyste barressien, de droite. Il y a Edwy Plenel, le péguyste socialiste, de gauche. En politique, il y a François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignan… Tous diront qu’ils aiment Péguy pour sa liberté. Péguy, c’est le socialiste contre le Parti socialiste. C’est le catholique contre l’institution catholique. C’est le républicain mystique contre les fossoyeurs de la République. Il est toujours le garant d’une certaine pureté, d’une intransigeance. » Réhabilitation tardive Longtemps, Charles Péguy a souffert d’une mauvaise réputation, récupéré notamment par le régime de Vichy et les nationalistes catholiques. Pour eux, Péguy n’était que ce paysan chrétien mort à la guerre en patriote. Cet homme qui louait les vertus de l’enracinement et avait forgé une pensée du sol et de l’attachement. Cet intellectuel mystique qui parlait de race française ». Mais depuis plusieurs années, et plus précisément depuis le centième anniversaire de sa mort au champ d’honneur le 5 septembre 1914 à Villeroy, en Seine-et-Marne, quelque chose semble avoir changé. Et revoilà Péguy, plus contemporain et respectable que jamais, prêt à nous aider à comprendre les mystères de notre temps Il est urgent et nécessaire de le lire pour l’actualité brûlante de sa pensée et les antidotes qu’il fournit aux poisons qui rongent notre société », lance avec emphase le philosophe Damien Le Guay, qui a publié en 2014 Les Héritiers Péguy Bayard. Le monde relève de Péguy, et de plus en plus », a pu commenter de son côté le journaliste et historien Jacques Julliard, classé à gauche. Portrait de Charles Péguy par Eugène Pirou / Internet ArchivePourquoi relire Péguy aujourd’hui ? Pourquoi en parler ici, dans les pages d’Usbek & Rica ? Pourquoi l’auteur de Notre Patrie 1905, Notre jeunesse 1910 et L’Argent 1913 est-il vénéré par ses fans comme un groupe culte dont l’œuvre aurait eu une influence décisive mais trop souvent ignorée ? Pour répondre à ces questions, il convient d’opérer un retour sur la vie courte mais dense de cet auteur prolifique dont la conviction totale imposait le respect », selon les mots d’André Gide. Les vertus de la pauvreté Charles Péguy naît en 1873 à Orléans. Sa mère est rempailleuse de chaises, son père menuisier. Ce dernier meurt alors qu’il n’a que quelques mois. En dépit de ce décès précoce, Péguy vit une enfance heureuse, dont il garde un souvenir magnifié. Il vantera les mérites de cette vie simple, digne, les vertus de la pauvreté dans un monde encore épargné par le capitalisme, la spéculation et le pouvoir de l’argent. On ne gagnait rien ; on ne dépensait rien ; et tout le monde vivait. Il n’y avait pas cet étranglement économique d’aujourd’hui, cette strangulation scientifique, froide, rectangulaire, régulière, propre, nette, sans bavure, implacable, sage, commune, constante, commode comme une vertu, où il n’y a rien à dire, et où celui qui est étranglé a si évidemment tort », écrit-il en 1913 dans L’Argent. Dans ce même texte comme dans le reste de son œuvre, Péguy célèbre l’artisanat et le travail manuel. J’ai vu toute mon enfance rempailler des chaises exactement du même esprit et du même cœur, et de la même main, que ce même peuple avait taillé ses cathédrales », affirme-t-il. Péguy est un élève brillant, quoiqu’un peu insolent. Il attire en tout cas l’attention du directeur de l’École normale d’instituteurs d’Orléans, Théophile Naudy, qui le prend sous son aile. Reçu premier au certificat d’études en 1884, bachelier ès lettres en 1891, il parvient à intégrer l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en 1894. C’est une consécration et un moment charnière. Le jeune provincial découvre la capitale et sort de l’enfance. La cité socialiste harmonieuse L’ENS est alors un creuset bouillonnant, un espace de liberté et de débats intenses. Charles Péguy y suit les cours de Romain Rolland et d’Henri Bergson. Il se lie d’amitié avec le bibliothécaire de l’école, Lucien Herr, agrégé de philosophie et socialiste de la première heure. Lucien Herr est un puits de science. Il passe pour avoir tout lu, dans toutes les langues. Il sera – soit dit en passant – l’un des fondateurs de la Ligue des droits de l’homme et du quotidien L’Humanité. Surtout, il initie et convertit plusieurs générations d’étudiants au socialisme. Comme Jean Jaurès et Léon Blum avant lui, Charles Péguy est séduit et entame ce qu’il nomme sa première conversion ». À la bibliothèque de l’ENS, il rencontre justement Jaurès, de quatorze ans son aîné, et commence à le fréquenter assidûment. Il publie ses premiers articles dans La Revue socialiste et signe en 1897 Jeanne d’Arc, un premier texte plus littéraire, décrit comme un mystère lyrique ». Le premier devoir social, c’est d’arracher le misérable à sa misère. Il en faisait un impératif catégorique. » Le socialisme de Péguy est utopique et libertaire. Le jeune homme rêve d’une société fraternelle, d’un idéal d’amour et d’égalité entre les hommes. Il incarne un socialisme à la française, que l’on peut retrouver chez Proudhon ou Leroux. Un socialisme qui ne va pas être contaminé par le marxisme », a pu expliquer Camille Riquier, maître de conférences en philosophie et auteur de Philosophie de Péguy, ou les Mémoires d’un imbécile PUF, 2017. Un socialisme primitif », complète Matthieu Giroux. Deux textes attestent à l’époque de cette vision De la cité socialiste 1897 et Marcel, premier dialogue de la cité harmonieuse 1898. Péguy y énonce les principes qui doivent régir sa cité socialiste idéale. En premier lieu, l’idée d’une cité inclusive ne laissant personne sur le bord de la route et permettant à tous de vivre décemment. Le premier devoir social, c’est d’arracher le misérable à sa misère. Il en faisait un impératif catégorique », pointe Camille Riquier. Nul n’est exclu dans la cité socialiste selon Péguy La cité harmonieuse a pour citoyens tous les vivants qui sont des âmes, tous les vivants animés, parce qu’il n’est pas harmonieux, parce qu’il ne convient pas qu’il y ait des âmes qui soient des étrangères, parce qu’il ne convient pas qu’il y ait des vivants animés qui soient des étrangers », écrit-il. Le jeune auteur parle de vivants animés » et considère que les animaux – bien que décrits ailleurs comme des âmes adolescentes » – sont des citoyens à part entière de sa cité, devançant de plusieurs décennies les réflexions animalistes qui s’imposent aujourd’hui dans le débat. Tous les animaux sont devenus citoyens de la cité harmonieuse », précise l’écrivain. © Valentin Tkach pour Usbek & RicaPéguy peut être perçu comme l’un des précurseurs de la pensée écologiste. Il manifeste une attention particulière à une forme d’harmonie et d’osmose avec la nature. Cette préoccupation rejoint sa vision du travail il s’agit d’assurer la vie corporelle de la cité » par les produits naturels cueillis et par les produits des travaux non malsains ». Non malsains, c’est-à -dire qui ne déforment ni les âmes, ni les corps des travailleurs. Les biens superflus et le luxe, eux, n’ont pas leur place dans le monde imaginé par Péguy. Il s’agit déjà , même si le terme n’est pas employé par l’écrivain, de penser et bâtir une cité frugale. La concurrence est mauvaise en son principe il est mauvais que les hommes travaillent les uns contre les autres » La compétition dans le travail, elle, est rejetée car source de tous les maux. La concurrence est mauvaise en son principe il est mauvais que les hommes travaillent les uns contre les autres ; les hommes doivent travailler les uns avec les autres ; ils doivent travailler à faire de leur mieux leur travail, et non pas à se servir de leur travail pour vaincre d’autres travailleurs, écrit Charles Péguy dans De la cité socialiste. La concurrence est souvent faussée par la réclame, qui tend à donner l’avantage au travail plus connu sur le travail mieux fait …. Enfin la concurrence internationale est cause de la guerre, de la paix armée, des maux qui suivent, comme la concurrence interindividuelle est cause des procès, de véritables guerres privées, de la plupart des haines publiques et privées, des maux qui suivent. » Surtout, pour Péguy, le travail n’est pas une fin en soi mais un moyen permettant, une fois la vie corporelle des citoyens assurée, de s’adonner à d’autres activités plus épanouissantes, comme l’art ou la philosophie. Dans la cité de Péguy, il n’y a plus ni propriété ni héritage. La gratuité est au principe de tout. L’intransigeance et la solitude Le socialisme de Péguy, c’est une manière de recommencer la Révolution française. La révolution devait se refaire chaque jour. La révolution socialiste devait être l’aboutissement de la Révolution française bourgeoise, qui avait été ratée parce que impréparée », explique Camille Riquier dans une interview accordée à France Culture. L’affaire Dreyfus, qui secoue la société française à la fin XIXe siècle, est une nouvelle occasion pour Péguy d’affirmer et d’approfondir son engagement. Pour lui, cette affaire, comme le socialisme, est une question morale, d’humanité. Alors qu’il échoue à l’agrégation de philosophie, Péguy est un des premiers à se jeter dans la bataille. Il décide de quitter l’École normale supérieure et, avec Lucien Herr et Léon Blum, fonde dans le Quartier latin la Librairie Bellais, quartier général des dreyfusistes. La une du Petit Journal du 23 décembre 1894. Illustration d’Henri Meyer. / Bibliothèque nationale de FranceIci se lit une des dimensions essentielles de la personnalité de Péguy son rejet des institutions, son engagement corps et âme dans les combats de son temps, son aspiration à un socialisme pur. Cela se traduit dans son mode de vie. Il fallait vivre comme un socialiste. Vivre en misérable parmi les misérables. Je ne vois pas de meilleur exemple d’homme authentique, d’authentique socialiste », souligne Camille Riquier. Peu à peu, il reproche à ses amis – Jaurès notamment – de transformer l’affaire Dreyfus en une affaire politique, là où lui y voit un combat mystique. Sa célèbre sentence – Tout commence en mystique et tout finit en politique » – affleure déjà . Il la couche sur le papier en 1910, dans son livre Notre jeunesse, où il revient largement sur le combat dreyfusiste. La mystique, pour Péguy, c’est la fidélité aux premiers temps des engagements, explique Matthieu Giroux. Dans le socialisme, ça signifie être fidèle à Fourier, à Saint-Simon, au socialisme primitif. Être mystique dans l’affaire Dreyfus, c’est rester fidèle à Bernard Lazare, que l’on a trahi et laissé pour mort dans un coin mais qui était le premier à défendre Dreyfus. Dans le catholicisme, c’est être fidèle à l’enseignement du Christ plutôt qu’à l’Église de Rome. » À l’opposé de cette logique, il y a la politique entendue comme le jeu des partis, des compromis et des compromissions, ce qu’on appellera bien plus tard, de façon péjorative, la politique politicienne ». La mystique républicaine, c’était quand on mourait pour la République, la politique républicaine, c’est à présent qu’on en vit », écrit ainsi Péguy dans Notre jeunesse. Dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, dire bêtement la vérité bête, ennuyeusement la vérité ennuyeuse, tristement la vérité triste » La Librairie Bellais ne fait pas long feu. Elle est rapidement au bord de la faillite. Péguy s’éloigne de ses amis Lucien Herr et Léon Blum. En réaction à une motion votée par le Congrès socialiste, qui recommande aux diverses fractions socialistes de ne pas publier de choses susceptibles de nuire aux combats menés pour réaliser l’unité de parti, notamment par Jean Jaurès, il fonde les Cahiers de la Quinzaine, qui deviendra l’œuvre de sa vie, son sacerdoce. Avec les Cahiers, il s’agit de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, dire bêtement la vérité bête, ennuyeusement la vérité ennuyeuse, tristement la vérité triste ». C’est un prolongement de son engagement dreyfusiste, ce combat pour la » vérité et contre la vérité d’État. Avec cette publication, qui restera relativement confidentielle puisqu’elle ne comptera jamais plus de 1 500 abonnés, Péguy ouvre de nombreux fronts. Il combat le nationalisme anti-dreyfusiste, l’antimilitarisme des universitaires, le combisme anticlérical du nom d’Émile Combes, président du Conseil des ministres de 1902 à 1905 reconnu pour son combat contre l’Église, qui a notamment instauré l’interdiction d’enseignement par les congrégations religieuses, ndlr, les exactions coloniales, les persécutions raciales et l’oppression des minorités nationales dans l’Europe des empires. Je suis un journaliste de quinzomadaire et je travaille sur les misères du présent », écrit-il. Péguy, des décennies avant Sartre, est sans doute une des premières grandes figures de l’intellectuel engagé. Chez lui, il y a du spirituel dans l’engagement, souligne Edwy Plenel, cofondateur et rédacteur en chef du site Mediapart, l’idée qu’en s’engageant on peut s’élever au-dessus de soi-même. » Il y a chez Péguy une tension entre l’individu et la cité, une tension qui se concentre bien dans l’idée de mystique » Péguy rencontre de nombreuses personnalités de son temps et contribue, avec ses Cahiers de la Quinzaine, à faire découvrir de nouvelles plumes. Ainsi de Romain Rolland, Julien Benda, Georges Sorel, Daniel Halévy ou André Suarès. Toutefois, par son intransigeance et sa ferveur, il se brouille avec tout le monde À la fin, les Cahiers de la Quinzaine, c’était Péguy tout seul », pointe Alexandre de Vitry, docteur en littérature et auteur de Conspirations d’un solitaire, l’individualisme civique de Charles Péguy Les Belles Lettres, 2015. Il y a chez Péguy une tension entre l’individu et la cité, poursuit-il, une tension qui se concentre bien dans l’idée de mystique, cet élan primitif qui anime tout commencement d’une vie civique. Le prix à payer de cette mystique, c’est la solitude, et cela donne à l’œuvre de Péguy une dimension individualiste. Il ne cesse de produire de la rupture, et il le fait au nom de l’harmonie, de la cité. C’est une sorte de quadrature du cercle. » Péguy, de fait, réussit à faire le vide autour de lui. La métaphysique contre le progrès En 1908, Péguy renoue avec la foi chrétienne de son enfance. C’est sa seconde conversion ». Mais là encore, il s’inscrit en faux contre l’institution catholique, qui dévoie selon lui le message du Christ. Les institutions, par essence, lui paraissent oppressives. Alors que le conflit avec l’Allemagne se profile, son amitié de longue date avec Jean Jaurès n’est plus d’actualité. Péguy lui reproche sa compromission dans le combisme et la politique politicienne, son pacifisme, et en vient même à souhaiter sa mort. Dès la déclaration de guerre, la première chose que nous ferons sera de fusiller Jaurès. Nous ne laisserons pas derrière nous un traître pour nous poignarder dans le dos », écrit-il, sans se douter que Raoul Villain, un étudiant nationaliste proche de l’Action française, allait assassiner le leader socialiste le soir du 31 juillet 1914. Lorsque la guerre éclate, Péguy s’engage dans l’armée et, le 5 septembre 1914, meurt, sabre au clair, tué d’une balle en plein front alors qu’il exhortait sa compagnie à tenir sa position. Il avait 41 ans. Le vrai cœur de Péguy, c’est sa postérité, avance le philosophe Damien Le Guay. De son vivant, il est resté marginal. Il n’a connu sa gloire qu’après lui. Tout ce qu’il a pensé de son vivant, on le comprend aujourd’hui. » Péguy critique la confiance du scientifique en l’exactitude de son résultat alors que le réel, par essence, est imprévu » Justement, que comprend-on ? Ce qui interpelle, outre son engagement dans les combats de son temps, c’est surtout sa critique de la modernité et sa clairvoyance quant au monde qui nous attendait. Pour Péguy, le monde moderne est celui qui s’est installé en lieu et place du monde socialiste qu’il attendait. Un monde dévoyé par l’argent, qui tourne le dos au passé et se défie de toutes les cultures. Ce monde moderne, c’est un monde qui veut supprimer la métaphysique au nom du progrès, précise Charles Coustille, auteur de Parking Péguy Flammarion, 2019. C’est l’idée que le progrès et la science peuvent nous sauver de tout. Péguy critique la confiance du scientifique en l’exactitude de son résultat alors que le réel, par essence, est imprévu. Le scientifique, lui, plaque toujours des unités sur le vivant. » © Valentin Tkach pour Usbek & RicaLa critique de l’histoire qu’il adresse à Ernest Renan, chantre du positivisme en France et figure éminente de la Sorbonne, conteste l’idée d’une histoire qui serait linéaire, telle une marche en avant. Là réside sans doute une part substantielle de l’actualité de Péguy. C’est la question du progrès pour lui-même, souligne Damien Le Guay, et c’est une question d’aujourd’hui. Péguy explique que tout ramener à une question de calcul, d’organisation et de progrès favorise une nouvelle métaphysique qui est celle de l’argent. Alors quand vous avez quelque chose comme Google, une société hyper capitaliste qui entend corriger les défauts de l’homme et fait la promesse eschatologique d’abolir la mort, il me semble qu’on est au bout du désenchantement dont parlait Péguy. » Péguy, père spirituel de la résistance au transhumanisme ? Si l’on veut, répond Alexandre de Vitry Il y a des éléments chez Péguy qui résonnent avec ça, il reproche beaucoup à ses contemporains de vouloir sortir de leur ordre, de se prendre pour Dieu. On retrouve ça aujourd’hui, mais Péguy n’était pas le Jacques Ellul pionnier de la critique de la technique en France, auteur notamment de La Technique ou l’Enjeu du siècle, ndlr que certains voudraient en faire. » Péguy était en colère contre son époque, qui est très semblable à la nôtre » Edwy Plenel, lui, retient surtout de Péguy sa critique prémonitoire du capitalisme et du règne de l’argent. Péguy était en colère contre son époque, qui est très semblable à la nôtre, explique-t-il dans une interview au Nouvel Observateur. Une époque de transition, de révolution industrielle, de spéculation financière, un ébranlement économique, géopolitique, social. Et il est en colère contre l’universelle marchandise. Voilà sa cible l’abaissement dans la marchandise, dans l’argent. Et c’est le socle de sa colère l’universelle marchandise, qui prend tout, qui prostitue tout, qui uniformise tout. » Des mots qui ont directement inspiré l’un des plus célèbres discours de François Mitterrand, prononcé le 13 juin 1971 lors du fameux congrès fondateur » d’Épinay Le véritable ennemi … c’est le Monopole ! Terme extensif pour signifier toutes les puissances de l’argent, l’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui écrase, l’argent qui tue, l’argent qui ruine, et l’argent qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes ! » L’érection de la science et de l’argent dans le rôle de nouveaux dieux, voilà le problème pour Péguy, qui dénonce le monde de ceux qui font le malin », qui ne croient en rien et en sont fiers. Si Péguy était vivant aujourd’hui, il serait désolé au plus haut point, souffle Matthieu Giroux, mais au moins il pourrait réinjecter du souffle dans le désenchantement. » Relire Péguy pour son souffle et son extraordinaire plume, son art de la scansion et du verbe, voilà déjà une première mission raisonnable pour l’immense majorité de nos contemporains. Retrouvez cet article dans le numéro 28 d’Usbek & Rica, paru à l’automne 2019. Long read mag SUR LE MÊME SUJET > Les ennemis de la machine enquête sur les technocritiques > Patrick Chastenet Jacques Ellul était un lanceur d’alerte » > Pourquoi il faut relire Le Mythe de la machine » > Pourquoi il faut relire L’Obsolescence de l’homme » de Günther Anders Illustration à la une © Valentin Tkach pour Usbek & Rica
mentionnedans un article que le poème « La mort n’est rien », souvent attribué à Charles Péguy n’a en fait pas été écrit par ce dernier. Extrait : « Le texte intitulé « La mort n’est rien » est
La mort n’est rienLa mort n’est rien,je suis seulement passé, dans la pièce à suis moi. Vous êtes que j’étais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné, parlez-moi comme vous l’avez toujours fait. N’employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre. La vie signifie tout ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de vos pensées, simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin. Canon Henry Scott-Holland 1847-1918, traduction d’un extrait de The King of Terrors », sermon sur la mort 1910
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charles peguy la mort n est rien