C'est gĂ©nial les gens qui veulent juste un truc gratos sans mĂȘme s'y intĂ©resser... Ca ressemble un peu Ă ce qu'on peut lire sur le tumblr "ca te fera de la pub"... Salagir> Non, ce ne sont pas des amis alors!Les vrais amis sont- ceux qui aiment, vont acheter, faire un peu de pub et offrir autour d'eux s'ils ont les moyens histoire de soutenir et pouvoir avoir la ceux qui n'aiment pas, ne feront rien mais n'iront jamais rĂ©clamer non plus ta bd gratos et te soutiendront moralement. A la limite, les amis peuvent te demander de leur prĂȘter ta bd pour la lire, ĂȘtre sĂ»rs de savoir s'ils aiment et ont envie d'acheter et choisir l'une des deux attitudes dĂ©crites ci-dessus... Au-delĂ , ça ne s'appelle plus "ami", mais "profiteur"...
UneBD de Gilles Dal et Philippe Bercovici chez Dupuis - 2012. Dal, Gilles (Scénario) Bercovici, Philippe (Dessin) Cerise Fais pas ci fais pas
Savant mĂ©lange d'exploration archĂ©ologique, de science fiction et de X-Files. Christophe Bec Diables et dĂ©mons Ăcole europĂ©enne supĂ©rieure de l'image L'horreur en bande dessinĂ©e Les HumanoĂŻdes AssociĂ©s Les Meilleures Trilogies Les sous-marins Sous la merAnnĂ©es 60. Lâunion soviĂ©tique investie des moyens considĂ©rables dans lâĂ©laboration dâun sous marin dâexploration. Il ne transporte presque pas dâarmes, mais est renforcĂ© de maniĂšre Ă pouvoir supporter les pressions de profondeurs jamais atteintes. La mission ? Un mission archĂ©ologique de la plus haute importance. Mais elle Ă©choue, tellement prĂšs du but. AnnĂ©es 2050 Au large des cĂŽtes syriennes croise le USS Nebraska, sous-marin nuclĂ©aire amĂ©ricain porteur des technologies les plus avancĂ©es. C'est durant cette paisible mission de surveillance qu'est dĂ©couverte l'Ă©pave du vieux sous-marin soviĂ©tique gisant Ă proximitĂ© des vestiges d'un gigantesque sanctuaire. Le commandant dĂ©cide d'envoyer deux Ă©quipes en reconnaissance. Tandis que celle chargĂ©e d'explorer le sous-marin russe revient rapidement, l'Ă©quipe partie dans le sanctuaire disparaĂźt. La dĂ©cision est prise d'aller rĂ©cupĂ©rer les hommes manquants avant de regagner la surface. C'est alors que certains membres de l'Ă©quipage commencent Ă prĂ©senter des troubles psychologiques, et qu'une mystĂ©rieuse Ă©pidĂ©mie se dĂ©clare Ă bord. ScĂ©nariste Dorison Xavier Dessinateur Bec Christophe Coloriste Reyes Homer Editeur Les HumanoĂŻdes AssociĂ©s Genre / Public / Type Fantastique / Ados - Adultes / BD Date de parution Juin 2001 Statut histoire SĂ©rie terminĂ©e 3 tomes parus © Les HumanoĂŻdes AssociĂ©s 2001 Les avis
Nen fais pas une affaire personnelle est le rĂ©cit tour Ă tour rĂ©jouissant et sidĂ©rant dâune descente aux enfers, qui vient dire toute la violence du monde du travail aujourdâhui. Nombre de pages de l'Ă©dition imprimĂ©e. 380 pages. Langue.
Que signifie avoir la vingtaine, ĂȘtre travailleuse du sexe et en faire le rĂ©cit, aujourdâhui ? Interview croisĂ©e des deux jeunes autrices. Au menu fiertĂ© pute, escorting et Ă©criture de soi. Parmi les populations fragilisĂ©es par la crise du Covid et occultĂ©es des programmes de lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2022, les travailleurs et travailleuses du sexe TDS nâont pas dĂ©mĂ©ritĂ©. Ă lâheure oĂč de plus en plus de jeunes femmes investissent des plateformes en ligne pour vendre des services sexuels, la porositĂ© du travail du sexe interroge nous avons tenu Ă faire dialoguer ici deux jeunes femmes queer et vingtenaires, issues dâune mĂȘme gĂ©nĂ©ration, pour en ausculter les stigmates, en circonscrire les revendications et faire entendre ces trajectoires hors norme. Lâune est artiste et vit Ă Bruxelles Klou sâest fait connaĂźtre par son trait Ă©purĂ© sur son compte Instagram. La seconde, Bebe Melkor-Kadior, militante antiraciste, a Ă©mergĂ© par le truchement de performances Ă©rotiques et de rĂŽles dans lâindustrie du porno. Elles mettent tous deux en perspective le marchĂ© du travail avec une forme insidieuse dâopprobre sociale Toutes deux ont en commun dâavoir rĂ©cemment publiĂ© des rĂ©cits dans lesquels elles se racontent Ă la premiĂšre personne un roman graphique pour Klou, Bagarre Ă©rotique â RĂ©cits dâune travailleuse du sexe Anne CarriĂšre et un essai, Balance ton corps La Musardine, pour Bebe Melkor-Kadior, qui y expose les rouages dâune existence de âsalopeâ revendiquĂ©e. Ces textes sâinscrivent dans un mouvement de prise de parole des travailleureuses du sexe, de dĂ©nonciation de la lĂ©gislation française, en particulier de la loi de pĂ©nalisation du client de 2016, et mettent tous deux en perspective le marchĂ© du travail avec une forme insidieuse dâopprobre sociale et de slut shaming. Elles ne sâĂ©taient jamais rencontrĂ©es, mĂȘme si lâune a lu les BD de lâautre sur Instagram, et que la premiĂšre a dĂ©jĂ assistĂ© Ă une performance de la seconde. Comment avez-vous dĂ©butĂ© dans le travail du sexe ? Klou â Je suis partie faire mes Ă©tudes dâart en Belgique et, Ă lâĂ©poque, une affaire a fait scandale lĂ -bas une sociĂ©tĂ© de sugar dating [mettant en relation, en contrepartie dâune rĂ©munĂ©ration, des jeunes femmes et des hommes plus ĂągĂ©s] faisait de la publicitĂ© sur les campus en recrutant des Ă©tudiantes. Jâai vu ce camion publicitaire devant ma fac et jâai dĂ©cidĂ© de poster une annonce sur son site. Ce nâĂ©tait pas vraiment une dĂ©cision rĂ©flĂ©chie. Jâavais besoin de temps pour moi et ça me semblait une bonne solution pour gagner des sous. Ă lâĂ©poque, je ne connaissais personne qui faisait ça. Je ne savais pas combien il fallait demander comme paiement, mais mon premier client mâa proposĂ© un prix trĂšs correct. Je suis donc devenue sugar baby, puis escort. © âItâs Just Loveâ de Sophie Ebrard Bebe Melkor-Kadior â Pour moi non plus, ça nâest pas arrivĂ© aprĂšs une rĂ©flexion posĂ©e. Jâai dĂ©butĂ©, jeune adulte, dans ce milieu, par lâĂ©rotisme artistique puis les clubs de strip-tease. Je suis devenue escort en Suisse les clubs vous facilitent la tĂąche, ils mettent en place un systĂšme qui permet Ă certaines danseuses de trouver des clients pour lâescorting. Moi, je ne mâĂ©tais jamais vraiment posĂ© la question jusquâĂ ce quâun client me demande, un jour, combien je prendrais pour la nuit. Sans rĂ©flĂ©chir, jâai dit â1 000 francs suissesâ. Cette premiĂšre fois, câĂ©tait avec le clichĂ© du client qui avait des sous, mais lâexpĂ©rience Ă©tait en dĂ©calage complet par rapport Ă tout ce que jâavais pu imaginer je ne me suis pas sentie sale, ni mal. CâĂ©tait un moment cool et je me suis dit que je me verrais bien faire ça de temps en temps. Ce nâĂ©tait pas forcĂ©ment une vocation, mais en tout cas, ça ne me demandait pas plus dâeffort que ce que je faisais dĂ©jĂ . AprĂšs cette premiĂšre fois, jâai passĂ© une annonce sur internet et jâai appris Ă trier les rendez-vous. Comme toi, je ne connaissais personne qui Ă©tait escort. Jâai tout fait Ă lâintuition. Klou â Câest vrai quâen comparant lâavant et lâaprĂšs, je me suis dit la mĂȘme chose que finalement câĂ©tait facile, que cela ne mâavait rien fait Ă©motionnellement. Un peu comme la premiĂšre fois quâon fait lâamour, on se dit âBon, en fait, ça va, câĂ©tait pas grand-chose.â Bebe Melkor-Kadior â On sait bien dâoĂč vient cette idĂ©e prĂ©conçue sur le travail du sexe il ne faudrait surtout pas que les femmes fantasment ce genre de vie ! La culture nous nourrit de ces images et idĂ©es misĂ©rabilistes et sensationnalistes. Alors que câest un travail. Comment a rĂ©agi votre entourage ? Klou â Jâai eu de la chance finalement car peu de gens autour de moi lâont dit Ă leurs parents. Mon pĂšre a dâabord devinĂ© avant que je ne le lui dise il me voyait avec du cash et je laissais aussi traĂźner des indices. On est proches, on se parle honnĂȘtement. Un jour, on a Ă©tĂ© boire un cafĂ© et il mâa dit âSi jamais tu te prostitues, eh bien jâaimerais que tu mâen parles. Sache que je ne te jugerai jamais. Par contre, ne sois pas accro Ă lâargent.â âMon pĂšre mâa dĂ©jĂ dĂ©posĂ©e pour faire une passe prĂšs du petit village oĂč vit ma famille, en Bretagneâ Klou CâĂ©tait plutĂŽt un bon conseil ! Cela nous a permis de discuter du monde du travail et de pourquoi je nâarrivais pas Ă avoir un travail classique. Puis jâai appelĂ© ma mĂšre, qui sâest surtout inquiĂ©tĂ©e que je manque dâargent. Maintenant, câest un non-sujet, tous mes proches sont au courant. Ă tel point que mon pĂšre mâa dĂ©jĂ dĂ©posĂ©e pour faire une passe prĂšs du petit village oĂč vit ma famille, en Bretagne. Comme pour nâimporte quel job. Bebe Melkor-Kadior â Mes proches ont toujours su, mais ma relation avec ma famille a Ă©tĂ© particuliĂšre car mon pĂšre est dĂ©cĂ©dĂ© quand jâavais 16 ans et ma mĂšre ne vit plus en France. Je nâai jamais vraiment fait de coming out par rapport à ça, jâai juste sorti un bouquin [Balance ton corps], câĂ©tait difficile de se cacher aprĂšs ! Je considĂšre que câest un boulot, et je ne vois pas bien lâintĂ©rĂȘt de lâannoncer ni de le cacher. Quand je le pratique, je tire surtout une fiertĂ© du fait de ne pas subir de hiĂ©rarchie, ni de boss qui agite un chĂšque Ă la fin du mois et me traite comme une sous-personne. Jâaime cette libertĂ© de travailler quand on veut. Dans ce cadre, avez-vous vĂ©cu des situations qui ne vous convenaient pas ? Klou â Cela faisait dĂ©jĂ un moment que jâĂ©tais travailleuse du sexe indĂ©pendante et, comme plein de gens, je me suis dit âOn va aller en Suisse faire de lâargent rapidement.â Jâai donc Ă©tĂ© travailler dans une maison close, avec une amie et collĂšgue. Je me suis rendu compte que jâavais un peu oubliĂ© ce que câĂ©tait dâavoir un patron qui te dit âFais ci, fais ça, sexualise-toi de cette maniĂšreâ. © âItâs Just Loveâ de Sophie Ebrard LâĂ©tablissement avait un certain standing, auquel je ne correspondais pas. Du coup, mon amie a travaillĂ© et moi pas. Cette expĂ©rience a fait ressurgir des choses assez tristes, liĂ©es au patriarcat et, plus gĂ©nĂ©ralement, Ă lâimpression de ne pas correspondre Ă la norme. En effet, plus jeune, comme beaucoup de filles, jâai Ă©tĂ© trĂšs dĂ©pendante du regard masculin pour plaire. Je ne suis pas restĂ©e dans cette maison close, mais cette expĂ©rience mâa donnĂ© des idĂ©es pour travailler autrement. Bebe Melkor-Kadior â Pour ma part, câest le strip-club qui ne me convenait pas. Jây ai travaillĂ© en Suisse et Ă Paris oĂč il nây a pas la culture du tip [pourboire] et oĂč les clients en profitent au maximum en lĂąchant le moins de thunes possible. LĂ aussi, pour rĂ©ussir, on nous demande de nous conformer Ă un certain type de fĂ©minitĂ©, Ă la fois hyper-disponible et trĂšs handicapante. On sait que cela va mieux fonctionner pour nous si on correspond Ă une esthĂ©tique qui est tout et son contraire lisse, hyper-maquillĂ©e, avec de la lingerie fine, en haut talon, mais en se dĂ©plaçant comme si on Ă©tait en basket⊠Câest des conditions trĂšs contradictoires et inhumaines. Dans le staff, ce qui me dĂ©rangeait aussi, câĂ©tait la hiĂ©rarchie, le fait quâon prenne une commission sur moi surtout que ce sont la plupart du temps des hommes qui te donnent des directives sur la meilleure maniĂšre dâĂȘtre une femme⊠âSi ça se passe mal, il nây a personne pour prendre notre dĂ©fense, on nâest pas considĂ©rĂ©esâ Bebe Melkor-Kadior Câest extrĂȘmement aliĂ©nant et cela produit lâinverse de la sororitĂ© entre les travailleuses, en crĂ©ant une compĂ©tition tacite le client est roi, il faut toujours ĂȘtre Ă lâaffĂ»t, au taquet. Moi, je nây arrive pas, je prĂ©fĂšre quâon vienne me chercher. Il y avait beaucoup de pression. Surtout, si ça se passe mal, il nây a personne pour prendre notre dĂ©fense, on nâest pas considĂ©rĂ©es. Pendant longtemps, jâai rĂ©ussi Ă me faire croire que ça allait, mais en fait, ça ne me convenait pas. Quelles stratĂ©gies avez-vous mises en place pour travailler sereinement ? Klou â Jâai des limites trĂšs claires avec lesquelles je ne nĂ©gocie pas. En ce moment, je fais la copine de location câest-Ă -dire que jâai deux ou trois clients rĂ©guliers, ce qui me demande moins dâĂ©nergie que de chercher de nouveaux clients. Câest une situation confortable car il y a entre nous un lien dâaffection je les aime bien et ils me prennent aussi plus longtemps. Par ailleurs, une nouvelle loi est passĂ©e en Belgique [en mars, la Belgique est devenue le premier pays europĂ©en Ă dĂ©pĂ©naliser la prostitution] je ne me suis pas encore dĂ©clarĂ©e, mais cela va me simplifier la vie et je vais peut-ĂȘtre bĂ©nĂ©ficier dâaides de lâĂtat. Cela va aussi amĂ©liorer notre sĂ©curitĂ© avant, quand je faisais une passe, je devais dire Ă des copines oĂč jâallais pour assurer ma protection. Bebe Melkor-Kadior â La recette pour sâen sortir, câest dâavoir son rĂ©pertoire. Pour ne pas subir de pression, il faut avoir son propre rĂ©seau et ses habituĂ©s fiables, ce qui Ă©vite le labeur de faire le tri et de prendre le risque de tomber sur des gens qui ne sont pas des vrais clients mais des agresseurs. Quand on est dans une approche prĂ©caire du TDS [travail du sexe], au dĂ©but, on ne sait pas qui va vous appeler. Ces derniĂšres annĂ©es, jâai arrĂȘtĂ© et repris plusieurs fois lâescorting la derniĂšre fois que jâai arrĂȘtĂ©, câĂ©tait il y a cinq mois car je me consacre Ă autre chose en ce moment. Le travail du sexe a toujours Ă©tĂ© pour moi un travail alimentaire quand je nâai pas besoin de coup de pouce financier, je fais autre chose, des tournages avec Erika Lust [rĂ©alisatrice de films X fĂ©ministes] ou des tournĂ©es pour des performances. Bebe Melkor-Kadior © Marie Rouge Vous ĂȘtes toutes les deux actives sur les rĂ©seaux sociaux, et notamment sur Instagram quel usage en faites-vous ? Avez-vous subi la censure qui concerne Ă la fois les contenus Ă caractĂšre sexuel et les corps fĂ©minins en ligne ? Klou â Au dĂ©but, jâaimais bien Instagram. Jâai commencĂ© Ă faire de la BD dans mon coin et je me suis dit âAutant la diffuser sur Instaâ. La bande dessinĂ©e me permettait de me cacher derriĂšre des dessins et des textes. LâinconvĂ©nient, câest que, comme on ne voit pas mon visage, le rapport est dĂ©shumanisĂ© jâai donc reçu des vagues de haine de la part de certaines utilisateurtrices. Câest trĂšs relou car le sujet du travail du sexe dĂ©clenche des rĂ©actions Ă©pidermiques chez les gens et le cyberharcĂšlement reste gĂ©nĂ©ralement impuni. Quant Ă la censure, je crois que le dessin passe entre les mailles du filet, ce qui me permet une certaine libertĂ© face aux algorithmes. En apparence, la BD paraĂźt moins frontale, moins menaçante, tout en permettant de dire des choses assez militantes. Bebe Melkor-Kadior â Moi, en raison de mon travail dans le porno, jâai bien huit comptes Insta ! Jâai eu trop de contenus signalĂ©s, je suis punie par Instagram, je suis en permanence shadowbanned [technique de modĂ©ration appliquĂ©e par le rĂ©seau social contre les contenus homophobes ou pornographiques consistant Ă masquer ledit compte aux utilisateurtrices sans le signaler explicitement], mes posts nâont plus beaucoup de portĂ©e, mĂȘme quand je ne poste pas de contenu sur lâantiracisme ou les putes. Jâai dĂ» faire face Ă des vagues de signalements de la part de masculinistes et dâabolitionnistes [pour lâinterdiction de toute forme de prostitution]. Finalement, je trouve que câest la norme dâĂȘtre stigmatisĂ©e dans ces milieux dâailleurs, les plateformes ne sont pas faites pour nous, ni pour nous accueillir, et elles le revendiquent. Heureusement, il y a des façons dâexister sur internet sans rĂ©seau social. Au bout dâun moment, jâai lĂąchĂ© prise, ça ne mâa pas empĂȘchĂ©e de travailler ou dâavoir des contrats. © âItâs Just Loveâ de Sophie Ebrard Quel regard portez-vous sur les jeunes gĂ©nĂ©rations de travailleureuses du sexe qui utilisent dĂ©sormais des plateformes comme TikTok ou Twitch ? Bebe Melkor-Kadior â On vit un moment intĂ©ressant, culturellement parlant. Tout est trĂšs flou on ne sait pas oĂč le travail du sexe commence et oĂč il finit. On voit de plus en plus, sur Twitter ou des rĂ©seaux sociaux tout public, des mineures qui vendent des photos de leurs pieds ou des nudes. En fait, pas mal de jeunes femmes font du TDS sans forcĂ©ment le savoir ou le considĂ©rer comme tel. Je ne pense pas que ce soit si grave, car lâhypersexualisation est dĂ©jĂ partout, alors autant capitaliser lĂ -dessus quand on peut, si lâon en a besoin. Mais il faut le faire en Ă©tant lucide et savoir quâil peut ĂȘtre difficile de retirer des choses qui sont postĂ©es sur internet. Que le travail du sexe soit devenu aujourdâhui aussi vaste et ses frontiĂšres aussi floues, câest une Ă©volution inĂ©vitable, il me semble. Rappelons quâon nâa pas besoin de formation ou de certification particuliĂšre pour ĂȘtre TDS, câest dâailleurs ça qui rend le mĂ©tier aussi accessible, et câest bien. Lâeffet pervers consiste Ă le pratiquer par-dessus la jambe, sans avoir conscience du stigmate social, ou Ă mettre en danger sa santĂ© mentale. Les jeunes, prenez ça au sĂ©rieux, câest un travail ! Renseignez-vous sur les maniĂšres safe de le pratiquer on a la chance dâavoir dĂ©veloppĂ© toute une culture, avec des outils Ă disposition, des guides et des ressources qui expliquent comment se choisir un pseudo sur la plateforme OnlyFans ou encore comment protĂ©ger son identitĂ©. âPlus ça va, plus je me dis Merde, il faut quâon sâentraideââ Bebe Melkor-Kadior Klou â Si certaines ne le revendiquent pas, câest aussi que câest de moins en moins stigmatisĂ© et de plus en plus banal, je trouve ça chouette. Je trouve quâil est important de trouver sa communautĂ© car en tant que TDS, on est souvent isolĂ©es, et les lois sont faites pour nous empĂȘcher de collaborer et de nous entraider. Bebe Melkor-Kadior â Dâautant que la loi française considĂšre le fait de donner des conseils comme du proxĂ©nĂ©tisme, donc on peut avoir des problĂšmes. Plus ça va, plus je me dis âMerde, il faut quâon sâentraideâ. Je pense quâil faut aider sans rĂ©primander. Une technique pour passer entre les gouttes consiste Ă parler par la nĂ©gative dire âIl ne faut pas faire ceciâ, au lieu de âIl faut faire ceciâ. Heureusement, on peut se tourner vers des associations et des collectifs comme le Strass Syndicat du travail sexuel, Paloma ou encore le Bus des femmes. Vous avez toutes les deux publiĂ© des rĂ©cits Ă la premiĂšre personne pourquoi avoir voulu Ă©crire et prendre la parole ? Klou â Initialement, ce nâĂ©tait pas prĂ©vu. Je faisais de la BD autobiographique pour moi. Quand ça a pris de lâampleur, jâai eu envie de diffuser mon expĂ©rience ailleurs et jâai cherchĂ© une maison dâĂ©dition. Nos rĂ©cits sont politiques, ils permettent de contrecarrer ce quâon nâa soi-disant pas le droit dâĂȘtre. Et il se trouve que la BD est un bon mĂ©dium de vulgarisation. Bebe Melkor-Kadior â Quand jâai commencĂ© Ă Ă©crire, je me suis tout de suite dit âCâest un bouquinâ. JâĂ©tais en colĂšre de voir la putophobie ambiante et la maniĂšre sensationnaliste dont le sujet du travail du sexe Ă©tait parfois traitĂ© dans certains mĂ©dias comme Vice, qui prĂŽnent une approche faussement ouverte, on se contente souvent de jeter en pĂąture aux lecteurtrices des TDS qui leur faisaient confiance. En lisant les commentaires de ces articles, la phrase qui mâa le plus marquĂ©e, câest âElle ne se respecte pas, alors pourquoi on la respecterait ?â Je me suis dit âMais qui dit ça en fait ? Et selon quels critĂšres ?â La respectabilitĂ© des femmes nâest pas entre leurs cuisses ! Je trouve aussi que les rĂ©cits sur le travail du sexe se rĂ©duisent trop souvent Ă des histoires misĂ©rabilistes, comme Moi, Christiane F., 13 ans, droguĂ©e, prostituĂ©e⊠[réédition Folio, 1983] ce sont des rĂ©cits en forme de mise en garde qui semblent nous dire âAttention, vous allez perdre toute valeur en tant quâĂȘtre humainâ. Ces narrations stigmatisantes nient la dimension politique de notre travail lorsquâil est choisi or on a le droit de sâautodĂ©terminer et on nâest pas toujours dĂ©sespĂ©rĂ©es ! Avez-vous lu dâautres rĂ©cits dâautrices et de travailleuses du sexe, comme GrisĂ©lidis RĂ©al, Nelly Arcan ou Virginie Despentes ? Bebe Melkor-Kadior â Non, je suis trop mauvaise Ă©lĂšve ! En commençant Ă Ă©crire, je ne connaissais personne. En revanche, jâai Ă©changĂ© Ă lâoral avec des TDS de toutes gĂ©nĂ©rations. Mon Ă©ditrice mâa aussi offert Porno Manifesto dâOvidie, sorti il y a vingt ans dans la mĂȘme maison dâĂ©dition que mon livre, La Musardine. âNos dĂ©tracteurtrices ne peuvent pas imaginer quâon peut faire du sexe pour dâautres raisons que le dĂ©sirâ Klou Ă lâĂ©poque, elle avait 22 ans, comme moi quand jâai Ă©crit le mien je me suis reconnue dans sa jeunesse Ă ce moment-lĂ . En 2004, son approche a Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme rĂ©volutionnaire dans lâespace public. Balance ton corps en est la suite logique, mĂȘme si je nâai pas le mĂȘme profil quâOvidie. Il est intĂ©ressant quâon ait toujours besoin, encore aujourdâhui, de dire âBonjour, on existe et on est normalesâ. Klou â Jâai lu la BD de Muriel Douru, Putain de vies ! ItinĂ©raires de travailleuses du sexe [La BoĂźte Ă Bulles, 2019], qui a fait un vrai travail de visibilisation de nos vĂ©cus, nourri de plein de tĂ©moignages, quoique assez axĂ© sur la traite. Et aussi le recueil TDS â TĂ©moignages de travailleuses et travailleurs du sexe de Tan [Au diable vauvert, 2022]. On compare souvent mon dessin Ă celui de la SuĂ©doise Liv Strömquist [Les Sentiments du prince Charles Rackham, 2016], câest une influence Ă laquelle je nâavais pas rĂ©flĂ©chi, mais câest une artiste que jâadmire. Il y a aussi lâenquĂȘte Vilaine Filles de Pauline Verduzier [Anne CarrĂšre, 2020], un super-travail de journaliste qui donne la parole aux concernĂ©es [Pauline Verduzier collabore rĂ©guliĂšrement au numĂ©ro spĂ©cial sexe des Inrockuptibles]. Klou © Nicky Lapierre & Noor Beetch Comment expliquez-vous que le travail du sexe fasse encore lâobjet de dĂ©bats et de dissensions au sein mĂȘme des mouvements fĂ©ministes, oĂč les militantes du courant abolitionniste parlent de âviol tarifĂ©â ? Klou â Parce quâil y a des personnes qui pensent quâil nây a que leur façon de faire qui soit juste et câest tout. Bebe Melkor-Kadior â Câest bien rĂ©sumĂ© ! Klou â En rĂ©alitĂ©, il nây a pas quâune maniĂšre dâĂȘtre fĂ©ministe ou de se libĂ©rer, dâĂȘtre morale, ou de ne pas subir le patriarcat. Nos dĂ©tracteurtrices qui veulent nous âaiderâ en disant que notre activitĂ© est hyperviolente ne se mettent pas Ă notre place⊠alors que ce nâest pas violent pour tout le monde. Ils et elles ne peuvent pas imaginer quâon peut faire du sexe pour dâautres raisons que le dĂ©sir. MĂȘme aprĂšs avoir lu mon livre, on vient parfois me dire que ce que je raconte est faux, que je suis sous lâemprise du patriarcat et du capitalisme. Câest une maniĂšre de manquer dâempathie et de penser dĂ©tenir toute la vĂ©ritĂ©. Bref, câest trĂšs bourgeois. Bagarre Ă©rotique â RĂ©cits dâune travailleuse du sexe de Klou Anne CarriĂšre, 208 p., 22 âŹ. En librairie. Balance ton corps â Manifeste pour le droit des femmes Ă disposer de leur corps de Bebe Melkor-Kadior La Musardine, 171 p. , 17 âŹ. En librairie. cafeyn
SĂ©bastienLaudenbach mâa expliquĂ© quâil a Ă©tĂ© contactĂ© par Michel Leclerc, rĂ©alisateur du Nom des gens et de nombreux Ă©pisodes de Fais pas ci, fais pas ça, pour cette sĂ©quence qui rĂ©unit toute lâĂ©quipe de la sĂ©rie pour une sĂ©ance de projection.. Le dessin animĂ© est une adaptation cinĂ©matographique de la BD que lâun des enfants des Bouley dessine au cours
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